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Pourquoi le Coran ne mentionne-t-il pas certaines fréquences de rites d'adoration?

 

​

Par: A. Muhammad

 

Le lecteur du Coran notera qu’à travers le Livre, Dieu n’indique jamais de fréquences en relation avec les pratiques d’adoration. Nous ne trouvons pas dans le Coran le nombre de fois que nous devons laver nos mains lors des ablutions, ou le pourcentage qui doit être payé pour la Zakât, ou le nombre de fois que nous devons parcourir la distance entre Safa et Marwah au cours du Hajj et de la Umrah, etc…

 

Pourquoi Dieu a-t-Il délibérément omis la mention d’un nombre minimal de répétitions auquel nous devons adhérer dans nos rites religieux? D’où viennent toutes les fréquences que les Musulmans suivent aujourd’hui? En ayant toujours conscience que le Coran contient tous les détails de notre religion (6:114) et que rien n’a été omis dans le Livre (6:38), il devient évident que Dieu n’exige de nous aucune fréquence ou nombre particulier en relation avec nos rites d’adoration.

 

Une étude plus approfondie du livre de Dieu montre clairement que nous avons de nombreuses indications prouvant que ces pratiques sont en réalité laissées à la discrétion de chacun. Voici quelques unes de ces indications:

 

1. Un bon exemple est donné en relation avec la Zakât (la charité obligatoire). On note que le pourcentage traditionnel de 2,5% n’a pas de référence coranique et qu’il trouve son origine dans les hadiths. Pourtant, nous avons des preuves solides dans le Coran sur le fait que Dieu n’a jamais fixé un pourcentage pour le paiement de la Zakât. La preuve de cette vérité se trouve dans les versets suivants:

 

Et donne au proche parent ce qui lui est dû ainsi qu’au pauvre et au sans-abri. Et ne gaspille pas indûment, car les gaspilleurs sont les frères des diables; et le Diable est très ingrat envers son Seigneur.
Si tu t’écartes d’eux à la recherche d’une miséricorde de Ton Seigneur, que tu espères, adresse-leur une parole bienveillante.
Ne porte pas ta main enchaînée à ton cou (par avarice), et ne l’étend pas non plus trop largement, sinon tu te trouveras blâmé et chagriné. (Coran: 17:26-29)

 

Les mots « ce qui est dû » du verset 26 parlent d’un paiement obligatoire, ce qui signifie que le sujet ici est la Zakât qui est une charité obligatoire. Avec cela à l’esprit, les mots du verset 29 prennent toute leur importance: « Ne porte pas ta main enchaînée à ton cou (par avarice), et ne l’étend pas non plus trop largement, sinon tu te trouveras blâmé et chagriné. ».

 

Nous devons réfléchir un instant à ces mots et nous poser la question: si le taux traditionnel de 2,5% vient de Dieu, alors pourquoi Dieu nous ordonne-t-Il de ne pas être "trop avare" ou "trop prodigue"?!

Suivre un taux fixe de 2,5% ne mènera sûrement pas à une situation où l’on peut être avare ou trop prodigue! L’ordre de ne pas être avare ni trop prodigue confirme que le pourcentage n’est PAS fixé, mais qu’il est flexible et qu’il a été laissé à la discrétion de chaque individu.

 

2. Une autre indication très forte qui confirme que Dieu a laissé les fréquences des rites d’adoration libres se trouve dans les paroles coraniques suivantes:

 

As-Safâ et Al-Marwah font certainement partie des rites institués par Dieu. Donc, quiconque accomplit le pèlerinage à la Maison ou l’Umra ne commet aucune faute en circulant entre eux. Et quiconque fait de son plein gré du bien, alors Dieu est Reconnaissant, Omniscient. (Coran: 2:158)

 

De ces paroles, nous remarquons:

 

a. que les mots « en circulant entre eux » ne parlent en aucun cas d’un nombre précis d’aller-retours, contrairement aux sept fois dictés par la tradition.

 

b. que les mots « quiconque fait de son plein gré du bien, alors Dieu est Reconnaissant, Omniscient » indiquent que Dieu a laissé les pratiques supplémentaires à la discrétion de chaque individu, et que toutes les œuvres et adorations supplémentaires sont notées et appréciées par Dieu. Cela montre encore que Dieu a laissé les fréquences des rites d’adoration au bon vouloir de chacun. 
Ainsi, après avoir parcouru la distance de Safa et Marwah une fois, chacun est libre de répéter le parcours autant de fois qu’il le désire; la seule obligation étant de parcourir cette distance une fois.


En conséquence de quoi, nous devons totalement rejeter toutes les fréquences non coraniques en relation avec nos pratiques religieuses. Parmi celles-ci on trouve les 2,5% de la Zakât, le fait de tourner sept fois autour de la Kaaba et de parcourir sept fois la distance entre Safa et Marwah, le triple lavage des mains, visage etc. dans les ablutions, les deux prosternations après chaque inclinaison, etc. Récemment, un groupe de savants a affirmé que le Coran impose un nombre minimal de deux rakaats pour chaque Salât. Ils se basent sur les paroles du verset 4:101:


Et quand vous parcourez la terre, ce n’est pas un péché pour vous de raccourcir la Salât, si vous craignez que les mécréants ne vous mettent à l’épreuve, car les mécréants demeurent pour vous un ennemi déclaré.

(Coran: 4:101)

 

et spécifiquement sur la concession de Dieu envers les croyants de raccourcir leur Salât en temps de guerre. Ils affirment que la Salât doit comprendre au moins deux rakaats afin d’être raccourcie, puisqu’il n’est pas possible de raccourcir une Salât qui n’est composée que d’une rakaat.

 

Au premier abord, cela semble être logique, mais est-ce vraiment le cas? La réponse est non, pour les raisons suivantes:


1. Le concept de « rakaat », pour commencer, n’est pas un concept ou un format coranique. Ce mot n’est mentionné nulle part dans le Coran, donc le point de départ de cette ligne de pensée est basé sur un concept traditionnel plutôt que sur une règle autorisée dans le Coran.

 

Le Coran nous ordonne d’observer 3 positions au cours de la Salât, debout, incliné et prosterné (dans cet ordre), mais le Coran ne donne aucune durée spécifique pendant laquelle nous devons rester dans chacune de ces trois positions. Par conséquent, on peut choisir de rester 5 ou 10 minutes en position debout à glorifier Dieu, et la même chose s’applique aux autres positions. De la même manière, on peut aussi choisir de s’incliner une fois ou 10 fois avant de se prosterner, et aussi longtemps que l’inclinaison (ou les inclinaisons) est suivie de la prosternation (ou de n’importe quel nombre de prosternations), qui peut dire que cela viole une loi coranique?

Le format traditionnel pour la rakaat (être debout, s’incliner, et faire 2 prosternations) n’est pas coranique, et donc adhérer à ce format et conditionner notre pensée en termes de multiples de rakaats se base sur la tradition plutôt que sur des lois coraniques.

 

2. Par conséquent, l’ordre de raccourcir la salât ne se rapporte pas au nombre de rakaats, puisque (comme on vient de l’expliquer) Dieu ne nous donnerait pas des instructions pour raccourcir quelque chose que NOUS avons inventé et qu’Il n’a jamais conçu.

 

3. Ayant cela à l’esprit, l’ordre de raccourcir la salât devient plus clair. Puisque le Coran n’autorise pas un format spécifique pour la fréquence d’aucune des trois positions, alors l’ordre de raccourcir la Salât devient clairement un ordre de raccourcir le TEMPS GLOBAL passé à accomplir notre Salât… Par exemple, si nous passons en temps normal 10 minutes dans une Salât (qui peut n’être composée que d’une seule séquence des trois positions), en temps de guerre on nous conseille de raccourcir ce temps pour des raisons de sécurité, donc on pourra s’y consacrer que quelques minutes. La concession de raccourcir le temps de notre Salât signifie également qu’au lieu de prononcer la phrase « sobhana rabi Al-`Ala » (Gloire à Dieu le Très Haut) 10 fois, on pourra ne la prononcer qu’une ou deux fois.

 

4. En lisant le verset 102 nous avons la confirmation que la prosternation signale la fin de la Salât. Le verset 102 ne parle pas de deux, trois, ou plus de prosternations, mais seulement de « une fois qu’ils se sont prosternés »:

 

Et lorsque tu te trouves parmi eux, et que tu les diriges dans la Salât, qu’un groupe d’entre eux se mette debout en ta compagnie, en gardant leurs armes. Puis lorsqu’ils ont terminé la prosternation, qu’ils passent derrière vous et que vienne l’autre groupe, ceux qui n’ont pas encore célébré la Salât… (Coran: 4:102)

 

En d’autres mots, après leur prosternation, d’autres les remplaceraient et commenceraient leur Salât, encore avec le messager qui dirigerait ainsi un certain nombre de prières pour le bénéfice des croyants.

 

On doit souligner une nouvelle fois que ces mots parlent d’une prosternation et non pas de plusieurs. Cela confirme que l’affirmation de plus d’une rakaat ne peut être justifiée par les mots du verset 4:102.

 

Nous savons que Dieu n’est PAS avare de mots (18:109)… si nous avions besoin de nous prosterner au moins deux fois pour que notre Salât soit légale, Dieu nous l’aurait dit; le Coran est pleinement détaillé.

 

Dieu a défini notre Salât comme une séquence de trois mouvements (debout, incliné, prosterné) sans placer de limite de temps à sa durée totale, et sans imposer de nombre fixe pour les trois mouvements que nous devons accomplir.

 

S’il n’y a aucune fréquence donnée dans le Coran pour ces trois mouvements, alors la seule signification pour le raccourcissement de notre Salât devient liée au TEMPS, et non à la fréquence des mouvements puisque aucune fréquence n’est donnée dans le Coran.
Puisque Dieu nous donne la concession de raccourcir notre Salât durant la guerre, alors la seule signification de cet ordre, si l’on évite les interprétations et les devinettes, est d’accomplir notre Salât en un temps plus court.

 

De tout ce qui vient d’être dit, il devient évident que toutes ces fréquences en rapport avec nos pratiques religieuses ont été inventées par les hommes. Au contraire, Dieu a laissé la fréquence de nos rites religieux à la discrétion de chaque individu, en fonction de ses capacités et de sa volonté. On peut penser à deux raisons majeures pour cette flexibilité:

 

1. Dieu, dans Sa Sagesse et Miséricorde Infinies, sait que les gens ont des capacités et des moyens différents. Un homme jeune peut marcher autour de la Kaaba un nombre de fois très important, mais un vieil homme n’aura pas la même énergie ou la même santé. De la même manière, payer 2,5% de son revenu net pour la Zakât ne pèsera pas à un millionnaire, alors que pour un pauvre homme avec une famille, 2,5% peut correspondre à des repas de deux ou trois jours pour sa famille. Imposer un nombre fixe pour ces pratiques ou d’autres ne correspond pas à la Justice de Dieu.

 

2. La seconde raison est que chacun recevra une récompense équivalente à ses actes. Si Dieu avait fixé ces fréquences, alors nos actes ne seraient pas l’expression d’une vertu volontaire mais seulement d’une adoration imposée.

 

Le lecteur doit noter que la seule fréquence établie dans le Coran pour une pratique religieuse est le mois (29 ou 30 jours) de Ramadan, pour le jeûne. Personnellement, je ne connais pas la sagesse derrière cette exception. Je suis sûr que Dieu a fait cela selon Sa Sagesse.

 

Ceci étant dit, nous devons noter que Dieu a établi de nombreuses fréquences dans le Coran pour certains rites religieux, mais si on les examine on voit qu’elles sont toutes liées à l’expiation d’avoir violé les lois divines. Par exemple:

 

Dieu ne vous sanctionne pas pour la frivolité dans vos serments, mais Il vous sanctionne pour les serments que vous avez l’intention d’exécuter. L’expiation en sera de nourrir dix pauvres, de ce dont vous nourrissez normalement vos familles, ou de les habiller, ou de libérer un esclave. Quiconque n’en trouve pas les moyens devra jeûner trois jours… (Coran: 5:89)

 

Ici, si nous violons un serment, nous devons nourrir au minimum dix pauvres, et pas moins. Il est compréhensible que Dieu ait fixé une amende précise puisque seul Dieu connaît l’amende exacte qui permet d’expier les violations que nous commettons. Mais quand il s’agit d’adorer Dieu volontairement, Dieu récompense chacun selon ses actes, il n’y a pas de minimums ou de maximums.

 

On conseillera au lecteur de toujours se rappeler que le Coran est complet et détaillé (6:114, et lire: Le Coran – un livre complet, simple et détaillé) et que Dieu n’a rien omis dans le Livre (6:38). Cela signifie que ceux qui essayent d’inventer un nombre fixe pour une pratique religieuse, quand ce type de restriction n’existe pas dans le Coran, sont coupables de suivre des hadiths et des traditions plutôt que de suivre le Coran pleinement détaillé.

 

 

Article original en Anglais par A. Mohammed: Why is there an absence of worship frequencies in the Quran?

 

Le Coran en Francais

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